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Stradivari & c°

Les rois du violon achetaient le bois de pin coupé à la lune descendante, alors que les arbres tremblaient de froid dans les montagnes de Cremone. Les gouges creusaient ; piquaient les pointes à l'âme. De l'oxyde de fer au sulfate de mercure en passant par la cochenille écrasée, les vernis à base de résine de pin et d'huile sécative séchaient en couches odorantes successives. Restait le problème de l'archet. On n'allait tout de même pas utiliser du chanvre ou des poils de vache ! Au lieu de bourrées et de gigues, les partitas de Bach auraient fini par ressembler aux nuits chaudes provençales, quand grillons et criquets se mettent à striduler et grésiller à tue-tête. Un vrai désastre !

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