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annelauwersblum

SoNia SanCheZ 4

"Shake Loose my skin"

"Les pieds dans l'eau". Photo AB

Présent Present

Cette femme vomissant sa

faim sur le monde

cette femme mélancolique oubliée

d'avant la mémoire

cette envolée jaune jaillissant comme

les mélodies rageuses de Coltrane

fesses remuant à la manière des feuilles de palmiers,

cette femme dalabamaenrobéedemiel

qui tambourine des sourires bleu/noir

cette femme jaune portant sous ses seins

des plaisirs sans paroles

cette femme dont le corps tisse

des motifs du désert,

cette femme, détrempée à force d'errer,

réveillant la beauté des forêts et des vents

te confie des secrets

rassemble tes odeurs et écoute

quand elle chante l'empreinte de mémoire.

il n'y a pas de place

pour une douce/femme/noire.

pas de sourire assez vert ou

de mots d'été assez chauds pour m'autoriser à grandir.

et dans ma tête

je vois mon histoire

me tenant debout comme une enfant timide

et je chante des berceuses

comme je chevauche mon passé

goûtant la soif des tribus de jadis

écoutant l'ancienne/femme/noire

en moi, chanter

hay-hay-hay-hay-ya-ya-ya.

hay-hay-hay-hay-ya-ha-ya.

comme un trait paresseux

sous le soleil

et je danse ma

création et l'assemblée de mes grands-mères

de mes os comme de grands oiseaux en bois

ouvrent leurs ailes

tandis que leur rire/échassier

étire la nuit.

et je goûte les

saisons de ma naissance. mangues. papayes.

bois mes laits/de coco/de femme

traque les anciens grands-pères

sirotant en de fiers après-midi

marche une chanson autour de ma taille

tremble comme un enfant/nouveau-né/troublé

par de nouvelles respirations

et mon chant

devient le seul son d'une

femme/bleue/noire/magique. elle marche.

l'utérus mûr. elle marche. charivari des matins. elle marche.

entreprenant un pèlerinage vers elle-même. elle marche.

This woman vomiting her

hunger over the world

this melancholic woman forgotten

before memory came

this yellow movement bursting forth like

coltrane's melodies all mouth

buttocks moving like palm trees,

this honeycoatedalabamianwoman

raining rhythm of blue/black/smiles

this yellow woman carrying beneath her breasts

pleasures without tongues

this woman whose body weaves

desert patterns,

this woman, wet with wandering,

reviving the beauty of forests and winds

is telling you secrets

gather up your odors and listen

as she sings the mold from memory.

there is no place

for a soft/black/woman.

there is no smile green enough or

summertime words warm enough to allow my growth.

and in my head

i see my history

standing like a shy child

and i chant lullabies

as i ride my past on horseback

tasting the thirst of yesterday tribes

hearing the ancient/black/woman

me, singing

hay-hay-hay-hay-ya-ya-ya.

hay-hay-hay-hay-ya-ha-ya.

like a slow scent

beneath the sun

and i dance my

creation and my grandmothers gathering

from my bones like great wooden birds

spread their wings

while their long/legged/laughter

stretches the night.

and i taste the

seasons of my birth. mangoes. papayas.

drink my woman/coconut/milks

stalk the ancient grandfathers

sipping on proud afternoons

walk with a song round my waist

tremble like a new/born/child troubled

with new breaths

and my singing

becomes the only sound of

blue/black/magical/woman. walking.

womb ripe. walking. loud with mornings. walking.

making pilgrimage to herself. walking.

Traduction Anna Blum

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