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  • annelauwersblum

Quena et Flûte enchantées !

Julie Lewandowski- ethnomusicienne

Photo Philippe Lamotte
Enfant, Julie s'éprend de la flûte traversière et rêve d'apprendre à jouer tous les instruments du monde. À sept ans elle se voit offrir sa première vraie flûte traversière, qu'elle est obligée de tenir à bout de bras et de mains (les fifres en plastique n'existaient pas encore). Tous les soirs elle s'endort en écoutant les concertos de Vivaldi pour flûte traversière et est déterminée à les apprendre. À partir de là, c'est tout naturellement que ses passions vont se concrétiser, se préciser, s'épanouir. De la Classe Horaire Aménagé Musique (CHAM), jusqu'au conservatoire de Villeurbanne où elle acquiert les diplômes de flûte traversière classique et de musique andine, jusqu'à l'École des Hautes Études de Sciences Sociales à Paris, où elle obtient un Master en Anthropologie sociale.
C'est à Marignac-en-diois, où elle habite, que Julie termine sa thèse sur les dispositifs sociaux d'inclusion par la musique en Argentine.
En parallèle, elle a été engagée en tant que musicienne intervenante dans les écoles de Crest, et termine un remplacement comme professeure de flûte traversière au conservatoire de Villeurbanne, celui-là même où elle a approfondi l'apprentissage de son instrument !
 

Les cinq mots de Julie

Grenier

Photo de Philippe Lamotte
Le grenier est un espace que j'apprécie particulièrement. Être sous les toits avec ce côté fantasmé du grenier qui cache des malles aux trésors ! Adolescente, mes parents m'ont aménagé une pièce dans le grenier. J'y avais toutes mes affaires et j'y ai vécu des moments merveilleux. Ici aussi à Marignac, le grenier est l'endroit où je travaille, où je joue de la flûte. Comme je suis obligée de bouger beaucoup professionnellement, j'apprécie d'avoir ce lieu qui pourrait aussi bien être un atelier, comme celui où on fabrique des flûtes. J'aurais d'ailleurs aimé apprendre ce métier ! J'ai déménagé un temps en Corrèze pour commencer l'apprentissage chez un facteur qui fabriquait à la fois des flûtes traversières baroques et des quenas. Malheureusement, il n'avait pas bien évalué le temps que ça lui prendrait, et l'expérience s'est arrêtée au bout de quelques mois. D'y avoir touché du doigt m'a donné envie. Je sais que j'y reviendrai plus tard !

 
Photo de Philippe Lamotte

Kaléidoscope

S'il y a bien un objet qui représente mon enfance, c'est celui-là ! Comme les instruments de musique que je découvrais, ce petit objet me fascinait. Je me souviens de mon enfance passée en CHAM (Classe Horaire Aménagée Musique), comme d'un rêve éveillé. Si la musique et les instruments étaient la base, le kaléidoscope fait intégralement partie de cette période heureuse. J'étais aussi fascinée par le nombre de combinaisons visuelles que permet ce petit objet, que par la découverte de nouvelles sonorités !

 
Photo de Philippe Lamotte

Jouer


J'aime le double sens du mot, jouer et travailler. Quand on dit qu'on travaille son instrument, l'objectif est clairement d'approfondir la matière. Pour moi, jouer mon instrument, a gardé le sens du jeu de l'enfance, l'enfant qui prend son jouet pour s'amuser (pas pour le malmener ou le casser !) Je me souviens très bien de l'émotion que j'éprouvais quand on m'offrait ou que je découvrais un instrument. Et quand à l'âge de huit ou neuf ans j'ai entendu pour la première fois le morceau « Tempête en mer » de Vivaldi, j'étais déterminée à l'apprendre, même si je ne possédais pas la technique et que ma prof était démunie, et même un peu effrayée par ma détermination. Le jeu, pour moi, implique aussi cet aspect !
 
Photo de Philippe Lamotte

Exigence


J'ai hésité entre « précision » et « exigence ». Finalement, j'ai choisi « exigence » parce que je crois que je suis exigeante avec moi-même ; j'ai du mal à « me lâcher la grappe » ! J'ai donc tendance à être exigeante avec les autres, sans doute d'une façon plus malhonnête parce que je n'exprime pas ce besoin d'emblée. Si je suis exigeante dans la relation aux autres, je le suis aussi dans ma pratique d'instrumentiste ou quand j'écris ma thèse. « Exigence » et « Jouer » sont en quelque sorte en miroir. Sans exigence on ne peut pas jouer ! Mes études d'ethnologie me mettent sans cesse face à une autre sorte d'exigence qui est celle du système académique. Remettre cent fois le travail sur le métier n'est pas une exigence facile à assumer !
 

Humour

J'ai choisi ce mot parce que j'adore rire ! Le rire est la sève de ma vie. Desproges disait que l'humour est la politesse du désespoir. Je me retrouve un peu là-dedans. Quand je ris, je recharge mes batteries. J'adore rire avec tout le monde. Y compris quand je suis dans un pays où je ne comprends pas la langue. En Argentine, où j'ai séjourné de septembre à décembre 2015 pour accompagner en tant que musicienne et ethnologue l'orchestre de San Miguel de Tucuman, j'ai le souvenir d'avoir beaucoup ri de mes maladresses langagières et comportementales... Rire permet de prendre de la distance, de la hauteur, de se reconnecter avec soi-même et avec les autres. C'est un moyen de communication qui aplanit les difficultés auxquelles on doit faire face !

Interview Anna Blum

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