Le remède de Fatma et Sepideh
- annelauwersblum
- il y a 11 minutes
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Quand la cinéaste iranienne, Sepideh Farsi, décide de dénoncer le génocide en cours à Gaza, elle ne connaît pas encore Fatma Hassona, la Palestinienne. C’est au Caire, où elle filme des camps de réfugiés palestiniens (toutes les entrées vers Gaza sont bloquées!), que quelqu’un lui parle de la jeune photo-journaliste de vingt-quatre ans. Pendant un an, Sepideh va filmer leurs rencontres au travers de l’écran d’un téléphone portable, jusqu’à l’assassinat de Fatma et du reste de sa famille, le 16 avril 2025 par l’armée israélienne. Le documentaire « Put your soul on your hands and walk », retrace cette année d’échanges, entrecoupés par les photos de Fatma, et des extraits de journaux télévisés.
Si les connexions sont difficiles (et on comprend pourquoi!), leurs échanges simples et bouleversants, tissent une toile, un nid d’humanité qui touche au coeur. Elle-même exilée, réfugiée, Sepideh est enfermée à l’extérieur de son pays, l'Iran, tandis que Fatma ne peut sortir de Gaza. Les deux femmes, l’une avec son appareil photo, l’autre avec sa caméra, tracent un chemin unique vers le monde, vers les autres, vers nous. Fatma marche dans Gaza pour photographier l’insensé, la peur au ventre. Sepideh continue d' appeler son amie, en dépit des connexions aléatoires, et crée son film avec des bouts de ficelles.
Dans un de leurs derniers échanges, Sepideh dit son chagrin de ne pouvoir faire plus pour son amie. À quoi Fatma répond : « Tu me vois, tu m’entends, c’est déjà beaucoup ! ».
Le message que les deux femmes nous adressent au travers de leur art tient en deux phrases :
Mets ton coeur en bandoulière et va, fonce, malgré la peur, les difficultés, trace ton chemin pour plus d'humanité dans le monde!
Ne ferme pas les yeux, écoute et regarde l'autre avec le coeur, en vérité!
Un remède de fond contre la sensation d'impuissance qui paralyse...
Anna Blum

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