Le déni

On ne va pas pouvoir rester.

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Maison de repos "Les lilas"

‒ Alors pépère, ça va ? Tu te plais ici dans ton nouveau chez toi ?

‒ Cha va, cha va…

‒ C’est bon c’qu’on t’prépare à manger ? C’est à ton goût ?

‒ Cha va, cha va…

‒ Didier, tu n’oublies pas que tu dois aller chercher les enfants tout à l’heure ?

‒ Comment ça ? Tu plaisantes ! J’ai entraînement, tu le sais tout de même !

‒ Parfois ch'est plus très chaud, mais pour la quantité ch'est bien, y’a pluch qu’achez…

‒ Écoute, c’est pas ce qui était prévu. Amélie t’a même rappelé ce matin où tu devais la prendre !

‒ Là, tu rêves, Nicole ! J’ai toujours entraînement le mardi, et ça, même Amélie le sait !

‒ La viande est tendre. Y’a rien à redire pour cha. Et y’a toujours kèke légumes…

‒ Et Charles-Henri, il fait comment pour revenir de la piscine ?

‒ Mais parfois ch'est plus très chaud, parchqu'y a trop de repas à mener un peu partout…

‒ Tu ne peux pas demander à Christian qu’il le reprenne en même temps qu’Olivier ?

‒ On ne peut jamais compter sur toi !

‒ Alors Pépère, c’est à ton goût ici, tu te plais bien ?

‒ Pour ch'qui est des r'pas, ch'est bon, mais parfois ch'est froid quand je mange pachqu'y a beaucoup de vieux ichi tu chais…

‒ C’est déjà ça. Malheureusement, on ne va pas pouvoir rester très longtemps parce que les enfants nous attendent. Mais je suis contente que tu aimes être ici.

‒ La viande est tendre tu chais. Ch'est toujours des beaux morcheaux bien gras, saucisses, côtelettes...

‒ Bon, Didier, ça y’est ? On ne va pas prendre racine ici. Y’a du boulot à la maison, mais ça, évidemment, tu t’en fous, comme toujours…

‒ OK, OK. Allez, pépère, désolé. On essayera de rester plus longtemps la fois prochaine. Tu sais bien les femmes…

‒ Ah ! Vous partez déjà ? Ch’est rien parchqu’ils conduichent la choupe. Ch’est toujours un peu tôt. Mais j’attends juchqu’à chich heures comme cha, cha coupe la choirée…

‒ Comment ça ? On apporte les repas à cinq heures maintenant ? Mais c’est scandaleux ! Vous n’êtes pas des bébés tout de même !

‒ Bon Nicole, t’étais pressée… Allé pépère, à la prochaine… Je ne sais pas encore quand… porte-toi bien !

‒ Ah, vous partez déjà ?

AB