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La résilience des fourmis

On s’était trouvé un endroit à l’ombre et pour que je puisse poser mes pieds sur un billot, l’homme qui partage ma vie depuis près de quarante-six ans, déplaça un autre morceau de bois qui le chapeautait.

Surprise ! Un nid de fourmis s’était installé entre les deux, alors que les surfaces étaient tout de même (presque) lisses…

En moins d’une minute, le nid disparut et fut installé dans l’écorce du billot de dessous. Moi, je prétends vingt secondes. Mon compagnon me traita de Marseillaise et avança trente secondes. Si vous voulez en savoir plus sur la résilience des fourmis, lisez Bernard Werber.

Quant à moi, je vous rapporte les quelques phrases que j’eus le temps d’échanger avec une d’elles.

— Ah t’as vu ! (tiens, elle utilise le vocabulaire d’un de nos petits-fils qui ponctue ses phrases avec ces quelques mots joyeux et satisfaits) C’est pas demain que vous allez pouvoir faire pareil !

— Ok, ok. Mais nous, on a quand même inventé la bombe à Hydrogène !

— Hahaha !

— Les bigoudis chauffants… et puis on mange du Rolmops. Ma mayonnaise est la meilleure du quartier…

J’étais prête à lui énumérer plein d’autres de nos conquêtes, mais il n’y avait déjà plus personne à la ronde !






dix secondes plus tard...



texte et photos: Anna Blum

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