De stupéfiants univers de poche
- annelauwersblum
- il y a 6 jours
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Dernière mise à jour : il y a 5 jours

Je venais d’avaler une dizaine de petits raisins noirs sucrés et juteux, quand mon regard fut attiré par un jeu de lumière inattendu. J’avais grignoté ses fruits délicieux à même leur tige, et les rayons du soleil dansaient dans la matière translucide restée accrochée au pédoncule de chaque raisin. Je sortis ma loupe de botaniste de ma poche et ce que je vis était d’une étrangeté bouleversante. Je vis un petit palais de cristal, au milieu duquel trônait un siège en velours rouge. Je vis une tête de serpent, ou dragon à la crête flamboyante qui semblait danser un slow langoureux. Une autre encore m’évoqua un condensé d’éros, que je ne vais pas détailler ici. Je vis le sceptre d'Ottokar (très bien conservé!). J’essayai d’immortaliser chacune, mais mon portable n’est pas à la hauteur de ma loupe triplet !
Jusque ici, ma triplette m’a servi à découvrir l’intimité de fleurs, de mousses, d’écorces, de graminées. À chaque fois, l'admiration me submerge : l’incroyable beauté, complexité, créativité du vivant, dépasse mon entendement!
Que la loupe du botaniste et celle du bijoutier se ressemblent, ne doit rien au hasard. Les pierres précieuses ont de quoi exciter nos neurones avides de beauté intemporelle. Toutefois, ne nous y trompons pas : les vrais bijoux ne sont pas dans les mains des diamantaires, ils sont le long de la D93, ou dans les recoins de nos jardins sauvages...
À bonne entendeuse, à bon entendeur, salut !
… « Et sache qu’il y a plus
que tu ne peux ni voir, ni entendre
ni comprendre sauf en des moments
sans cesse croissants, et dans des langues
qui ne sont pas toujours sonores mais d’autres
cercles de mouvement »…
extrait « Eagle poem » de Joy Harjo
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