top of page

Chanter

  • annelauwersblum
  • 15 juin
  • 2 min de lecture

Ensemble



Mohammad Reza Shajarian était un des plus grands chanteurs de musique classique Persane. Il est mort en 2020 à l’âge de quatre-vingt ans.

Pourquoi parler de lui  aujourd’hui ?

Mais, d’abord, c’est quoi chanter ensemble ? (à part « former avec la voix une suite de sons musicaux ou mélodieux... à plusieurs »)

Chanter c’est :

- exprimer des émotions telles que la joie, la tristesse, la colère… avec un supplément d’âme par rapport à la parole dite (sauf la poésie !)

- se relier aux autres, en transcendant allègrement l’inconnu en chacun, chacune.

- s’harmoniser (se réguler, ou co-réguler son système nerveux, comme dit Mandoline, quand elle parle du système polyvagal)

- ……

Chacune, chacun peut ajouter sa définition !

On peut manipuler une foule en la faisant chanter des slogans régressifs et martiaux. Parce que chanter ensemble est terriblement puissant, et peut contribuer à créer une hystérie collective. Il en va de même avec les hymnes patriotiques, qui tentent de garder vivant le sentiment d’appartenance à un groupe. La plupart du temps, sur base d’idées surannées et parfois dangereuses. Grâce à la poésie des textes, et le désir vibrant d'honorer la vie, chanteurs et chanteuses peuvent aussi créer une communion qui ouvre à l’espérance !

Quand Shajarian chantait « Morghe Sahar », il avait ce pouvoir d’ouvrir à l’espérance ceux et celles qui l’écoutaient, et chantaient avec lui!

Nous tenons de première main, que "quand le peuple chante Morghe Sahar, le gouvernement tremble." (*)

Shajarian, faisait trembler les mollah’s iraniens, parce que dans ce chant, composé au tout début du XXe siècle, il est question de liberté :

« Oiseau de l’aube

Détruit ta cage par ton chant triste

Libère-toi et vole !

Chante la liberté pour les êtres ! »

Et quand nous chantons ce chant, nous, les femmes du groupe vocal d’Entre Mers (**), d’une façon concrète, nous nous sentons reliées aux femmes Iraniennes et Afghanes, aux Palestiniens, aux Israéliennes, aux Soudanais, aux Congolaises… C’est pour elles et eux que nous chantons :

Rois et chasseurs ont détruit ma maison…

Eh ! Ô, Dieu, Destin, Nature !

Eclairez mes sombres nuits vers le matin.

Premiers moments du printemps,

les fleurs s’ouvrent,

les nuages de mes yeux pleurent leur rosée,

Cette cage est trop étroite pour moi !

Mains de la nature,

Ne coupez pas les fleurs de ma vie,

Regardez l’amoureux que je suis,

Apaisez-moi...


Texte: Anna Blum

photo: web


(*) Nos amis musiciens de Téhéran, une amie musicienne Iranienne en exil...

(**) Groupe dirigé par Cécile Pagès.https://ameame.org/



Commentaires


bottom of page