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Le criquet n'est pas un sport sur gazon

Tout a commencé au printemps de l'année dernière. De minuscules criquets sont sortis de terre au moment des premières chaleurs. C’étaient les vacances et mes petits-enfants trouvaient formidable de courir parmi des nuées de ces minuscules insectes sauteurs. Aux vacances suivantes, mon petit-fils s’était muni d’un pot-loupe, tandis que sa sœur se désintéressa de l'affaire pour plonger dans des bouquins. Les criquets, eux, s’étaient empiffrés de tout ce qui poussait dans mes carrés potagers : blettes, salades, roquette, même mes maigres plants de poireaux y étaient passés. Résultat : ces « si mignonnes petites bêtes », étaient devenus des criquets bariolés plantureux. Le seul qui continuait à trouver ça amusant était mon petit-fils. Je le voyais courir à longueur de journée en poussant des cris de victoire quand au lieu d’une « aile-rouge », une « aile bleue »  avait atterri dans son pot-loupe. Plus question de faire la sieste sur le gazon. Les filles en jupe ou en short se disaient scandalisées par le toupet de ces voyeurs qui n’hésitaient pas à visiter jusqu’à leur entrejambe… Comment venir à bout de ces envahisseurs ? Pas question d’asperger un quelconque insecticide. Je me souvins avoir saupoudré mon grenier de poivre en son temps, pour chasser des matous belliqueux qui en voulaient à notre chatte. Le procédé s’était montré efficace, pourquoi ne pas le transposer sur gazon ? Hélas, à part quelques éternuements humains, la poudre pipérine n’eut aucun effet sur les bestioles. J’essayai le tuyau d’arrosage et le tape-mouche. Il me fallut frapper de toutes mes forces huit fois d'affilée, avant que l'insecte martyre passe de vie à trépas. « Ben oui, c’est du cartilage ! » ricana mon beau-fils. La tâche était hors de portée et j'eus de plus la sale sensation d'avoir commis un meurtre. Quand, très sûre d'elle, ma petite-fille claironna à la ronde qu'elle venait de lire une recette de criquets frits à l'huile , une lueur d’espoir m’anima. L’idée ne fit pas long feu. Personne n’avait l’intention de montrer l’exemple, même accompagné de ketchup ou de mayonnaise.

Aujourd'hui, le printemps approche. Des milliers d’oeufs de criquets attendent sans doute d’éclore et de sortir de sous mon gazon. J'essaye de raison garder. La fatalité n'est pas inéluctable. Que diable, la nature réserve quelquefois bien des surprises!

 

Photo et texte Anna Blum

 

PS: si d'aventure vous déteniez quelques trucs ou astuces pour éviter un nouvel envahissement, ce serait tout à fait charmant de les partager avec moi! D'avance de tout coeur MERCI!

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