Né à Buenos Aires en 1925, le poète Argentin Roberto Juarroz y est mort en 1995. Toute son oeuvre est rassemblée sous le titre "Poesia vertical". La verticalité de la transcendance, du haut vers le bas, du bas vers le haut...
Dans l'un de ses derniers recueils," Treizième poésie verticale", publié en 1993, Roberto Juarroz disait vouloir « Dessiner les pensées comme une branche se dessine sur le ciel ». Le poème ci-dessous est extrait de ce recueil édité chez José Corti.
Aujourd’hui je n’ai rien fait.
Mais beaucoup de choses se sont faites en moi.
Des oiseaux qui n’existent pas
ont trouvé leur nid.
Des ombres qui peut-être existent
ont rencontré leurs corps.
Des paroles qui existent
ont recouvré leur silence.
Ne rien faire
sauve parfois l’équilibre du monde,
en obtenant que quelque chose aussi pèse
sur le plateau vide de la balance.
Roberto Juarroz