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"L'été de la vie"

John Maxwell Coetzee

 

 

 

J'avais lu d'autres romans de JM Coetzee avant "L'été de la vie".

"Au coeur de ce pays", et "Disgrâce". Coups de poing dans le plexus.

Révélation d'une écriture puissante, étrange, marquée par la grâce.

"L'été de la vie" est un autoportrait post mortem pour ainsi dire. Coetzee mort, l'écrivain imagine un universitaire recueillir des témoignages de ceux qui l'ont bien connu, afin d'écrire sa biographie. Au fil des témoignages, le portrait qui se dessine est loin d'être flatteur! "Manier les mots avec talents ne suffit pas pour être un grand écrivain. Il faut aussi être un grand homme", dira un des personnages en parlant de Coetzee.

Peut-être. En attendant, merci, Monsieur Coetzee, de nous tenir en haleine avec cette enquête à rebrousse-temps, de nous régaler de votre écriture fluide, élégante. Merci, pour ce subtil tableau de la condition humaine et de nous parler encore de votre Afrique du Sud, aimée et haïe à la fois! 

 

Extrait du témoignage d'Adriana Nascimento à celui qui est chargé d'établir la biographie de Coetzee.

...Feu ou flamme ne sont pas les mots qui vous viennent à l'esprit quand on pense à ses livres. Mais il avait d'autres vertus, sa force était ailleurs. Par exemple, je dirais qu'il était stable: son regard ne flanchait pas. Il ne se laissait pas facilement tromper par les apparences.

Pour un homme qui ne se laissait pas tromper par les apparences, il tombait amoureux plutôt facilement, vous ne croyez pas? 

(Rire)

 

Mais peut-être, quand il tombait amoureux, n'était-il pas dupe. Il voyait peut-être des choses que les autres ne voyaient pas.

Dans la femme?

Oui, dans la femme.

(Silence)

Vous me dites qu'il est resté amoureux de moi après que je l'ai envoyé promener, après même que j'ai oublié jusqu'à son existence. Est-ce cela que vous appelez de la stabilité? Parce que pour moi c'est tout bonnement idiot.

Je crois qu'il était tenace. Les Anglais disent tenace comme un chien, dogged. Je ne sais pas si vous avez un équivalent en portugais. Comme un bouledogue qui vous attrape dans sa gueule et qui ne vous lâche pas.

Si vous le dites, il faut bien vous croire. Mais être comme un chien, est-ce que c'est admirable, en anglais?

(Rire)

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