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Danse à la Comtesse

La petite danse

 

Alignement. Avec précaution chevilles, genoux, hanches se déverrouillent. Au bord du déséquilibre, de l'effondrement. Quelquefois un bras, une  nuque, une poitrine même! fléchissent tels des branches ajustées au tronc de l'arbre et qu'un vent courbe vers le sol. L'immobilité ressentie lentement se mue en petite danse. Danse des organes qui pulsent et vibrent. D'intérieure, la musique du corps vient effleurer une main, une épaule. Un pied se met à glisser, les bras s'étirent vers le soleil, du bout des doigts tu effleures les nuages.

Mouvement authentique

 

Tu n'as rien à prouver. Tu fermes les yeux alors même que quelqu'un te regarde. La personne qui te regarde n'a rien à prouver. Elle est témoin. Il n'y a rien à chercher, rien à trouver, rien à prouver. Tu laisses la musique du corps affleurer alors même que tes yeux sont fermés. Il se peut que rien ne se passe. Hormis peut-être la petite danse. Il se peut qu'un besoin subit d'étirement se présente. Ou alors rien. Ou peut-être une course folle qui te fait trébucher dans les hautes herbes et tu as ouvert les yeux pour courir parce que tu es rigoureusement seul avec toi-même. Tu n'as pas d'ange gardien, juste quelqu'un qui te regarde avec la curiosité de l'oiseau perché sur une branche.

Composition

 

Je prends ! Tu dis "Je prends" et tu composes. Comme un peintre son tableau, un musicien une nouvelle partition. Les éléments que tu as sous la main sont souples, plastiques. Ou bien rigides. Droites et courbes. Résonances. Tu joues. Ce qui est mobile tu le rends immobile. Pas trop longtemps parce que le jeu est vivant. Le jeu court comme un jeune chien dans l'herbe folle. Et très vite quelqu'un d'autre lance : "Je prends".

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